top of page

Année B

Sur cette page, vous trouverez :

  • Les lectures de la Messe

  • La feuille de Messe avec le choix des chants

  • Une proposition de prière universelle à télécharger

    • En format PDF​

    • En format Word modifiable

  • Une méditation sur l'Evangile du dimanche

  • Un commentaire pour mieux comprendre l'Evangile

  • Une parole pour la route

17 novembre 2024

33e dimanche du Temps Ordinaire

Journée Mondiale des Pauvres

33e dimanche du Temps Ordinaire

Restez éveillés et priez en tout temps :

ainsi vous pourrez vous tenir debout

devant le Fils de l’homme.

Luc 21, 36

Lectures de la Messe

Lectio Divina

Feuille de Messe



Prière universelle









Méditation


L’Évangile de cet avant-dernier dimanche de l’année liturgique propose une partie du discours de Jésus sur les événements ultimes de l’histoire humaine, orientée vers le plein accomplissement du royaume de Dieu (cf. Mc 13, 24-32). C’est un discours que Jésus fit à Jérusalem, avant sa dernière Pâque. Celui-ci contient plusieurs éléments apocalyptiques, comme les guerres, les famines, les catastrophes universelles : « Le soleil s’obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumière, les étoiles se mettront à tomber du ciel et les puissances qui sont dans les cieux seront ébranlées » (vv. 24-25). Toutefois, ces éléments ne sont pas l’essentiel du message. Le noyau central autour duquel tourne le discours de Jésus est Lui-même, le mystère de sa personne et de sa mort et résurrection, et son retour à la fin des temps.


Notre objectif final est la rencontre avec le Seigneur ressuscité. Et je voudrais vous demander: combien de vous pensent à cela ? Le jour viendra où je me trouverai face à face avec le Seigneur. Voilà notre objectif: cette rencontre. Nous n’attendons pas un temps ou un lieu, mais nous allons à la rencontre d’une personne: Jésus. C’est pourquoi le problème n’est pas « quand » se produiront les signes prémonitoires des derniers temps, mais de faire en sorte d’être prêts à la rencontre. Et il ne s’agit pas davantage de savoir « comment » auront lieu ces choses, mais « comment » nous devons nous comporter, aujourd’hui, dans l’attente de celles-ci. Nous sommes appelés à vivre le présent, en construisant notre avenir avec sérénité et confiance en Dieu. La parabole du figuier qui bourgeonne, comme signe de l’été désormais proche (cf. vv. 28-29), dit que la perspective de la fin ne nous détourne pas de la vie présente, mais nous fait envisager nos jours dans une optique d’espérance. C’est cette vertu si difficile à vivre: l’espérance, la plus petite des vertus, mais la plus forte. Et notre espérance a un visage : le visage du Seigneur ressuscité, qui vient « avec grande puissance et gloire » (v. 26), c’est-à-dire qui manifeste son amour crucifié, transfiguré dans la résurrection. Le triomphe de Jésus à la fin des temps sera le triomphe de la Croix, la démonstration que le sacrifice de soi-même par amour du prochain, à l’imitation du Christ, est l’unique puissance victorieuse et l’unique point fixe au milieu des bouleversements et des tragédies du monde.


Le Seigneur Jésus n’est pas seulement le point d’arrivée de notre pèlerinage terrestre, mais il est une présence constante dans notre vie: il est toujours à nos côtés, il nous accompagne toujours ; c’est pourquoi quand il parle de l’avenir, et qu’il nous projette vers celui-ci, c’est toujours pour nous reconduire au présent. Il s’élève contre les faux prophètes, contre les voyants qui prévoient la fin du monde proche, et contre le fatalisme. Il est à nos côtés, il marche avec nous, il nous aime. Il veut détourner ses disciples de chaque époque de la curiosité pour les dates, les prévisions, les horoscopes, et il concentre notre attention sur l’aujourd’hui de l’histoire. J’aurais envie de vous demander — mais ne répondez pas, que chacun réponde dans son for intérieur —: combien d’entre vous lisent l’horoscope du jour ? Que chacun réponde. Et quand tu as envie de lire l’horoscope, regarde Jésus, qui est avec toi. C’est mieux, il te fera plus de bien. Cette présence de Jésus nous appelle à l’attente et à la vigilance, qui excluent aussi bien l’impatience que l’assoupissement, aussi bien les fuites en avant que le fait de rester emprisonnés dans l’époque actuelle et dans le monde.


À notre époque aussi ne manquent pas les catastrophes naturelles et morales, pas plus que les adversités et les difficultés en tous genres. Tout passe — nous rappelle le Seigneur — ; seul Lui, sa Parole reste comme une lumière qui guide, encourage nos pas et nous pardonne toujours, car il est à nos côtés. Il faut seulement le regarder et il change notre cœur. Que la Vierge Marie nous aide à avoir confiance en Jésus, le solide fondement de notre vie, et à persévérer avec joie dans son amour.


PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre

Dimanche 15 novembre 2015


Mieux comprendre l'Évangile

avec Marie-Noëlle Thabut


LE STYLE APOCALYPTIQUE


Jésus ne nous avait guère habitués à ce genre de discours ! Tout d'un coup son style se met à ressembler à toute une littérature très florissante à son époque, mais bien étrangère à nos mentalités actuelles. Il faut se rappeler que les derniers siècles avant l'ère chrétienne ont été le théâtre d'une grande effervescence intellectuelle, pas seulement en Israël, mais en Égypte, en Grèce, en Mésopotamie. La littérature de divination faisait fortune ; dans toutes les civilisations, dans toutes les religions, les questions sont partout et toujours les mêmes : qui aura le dernier mot ? L'humanité va-t-elle irrémédiablement à sa perte ? Ou alors le Bien triomphera-t-il ? Que sera la fin du monde ?


Peu à peu un style était né dans tout le Proche-Orient pour aborder ces sujets : partout on retrouve les mêmes images : des bouleversements cosmiques, éclipses de soleil ou de lune, des personnages célestes, anges ou démons ; ce qui est intéressant pour nous, c'est de voir comment des croyants, Juifs puis Chrétiens ont emprunté les formes de ce style de leur temps mais en y coulant leur propre message, la révélation divine. C'est pour cela que, dans la Bible, ce style littéraire est appelé « apocalyptique » parce qu’il apporte une « révélation » de la part de Dieu (littéralement le verbe grec « apocaluptô » veut dire « lever un coin du voile », « révéler »). Au sens de « lever le voile qui recouvre l’histoire des hommes ».


Cette sorte de langage nous est assez étrangère aujourd'hui, mais au temps de Jésus, c'était transparent pour tout le monde. C'était du langage codé : en surface, il est question du soleil, des étoiles, de la lune et tout cela va être bouleversé. Mais en réalité il s'agit de tout autre chose ! Il s'agit de la victoire de Dieu et de ses enfants dans le grand combat qu'ils livrent contre le mal depuis l'origine du monde. Elle est là la spécificité de la foi judéo-chrétienne. C'est donc un contresens d'employer le mot « Apocalypse » à propos d'événements terrifiants : dans le langage croyant, juif ou chrétien, c'est juste le contraire. La révélation du mystère de Dieu ne vise jamais à terrifier les hommes, mais au contraire à leur permettre d'aborder tous les bouleversements de l'histoire en soulevant le coin du voile pour garder l'espérance.


POUR ANNONCER LE SALUT


Chaque fois que les prophètes de l'Ancien Testament veulent annoncer le Grand jour de Dieu, sa victoire définitive contre toutes les forces du mal, on retrouve ce même langage, ces mêmes images. Par exemple, le prophète Joël : « La terre frémit, le ciel est ébranlé ; le soleil et la lune s'obscurcissent et les étoiles retirent leur clarté, tandis que le SEIGNEUR donne de la voix à la tête de son armée. Ses bataillons sont très nombreux : puissant est l'exécuteur de sa parole. Grand est le jour du SEIGNEUR, redoutable à l'extrême : qui peut le supporter ? » (Jl 2, 10-11). Ou encore : « Je répandrai mon esprit sur toute chair. Vos fils et vos filles prophétiseront, vos vieillards auront des songes, vos jeunes gens auront des visions. Même sur les serviteurs et sur les servantes, en ce temps-là, je répandrai mon Esprit. Je placerai des prodiges dans le ciel et sur la terre, du sang, du feu, des colonnes de fumée. Le soleil se changera en ténèbres et la lune en sang à l’avènement du jour du SEIGNEUR, grandiose et redoutable. Alors, quiconque invoquera le nom du SEIGNEUR sera sauvé. » (Jl 3, 1-5). Et au chapitre 4 : « Le soleil et la lune s’obscurcissent, les étoiles retirent leur clarté... Le SEIGNEUR rugit de Sion, de Jérusalem il donne de la voix : alors les cieux et la terre sont ébranlés mais le SEIGNEUR est un abri pour son peuple, un refuge pour les fils d’Israël. » (Jl 4, 15-16).


Tous ces textes ont un point commun : ils ne sont pas faits pour inquiéter, au contraire, puisqu'ils annoncent la victoire du Dieu d'amour. Le chamboulement cosmique qu'ils décrivent complaisamment n'est qu'une image du renversement complet de la situation ; le message, c'est « Dieu aura le dernier mot ». Le mal sera définitivement détruit ; par exemple Isaïe emploie les mêmes images pour annoncer le jugement de Dieu : « les étoiles du ciel et leurs constellations ne feront plus briller leur lumière. Dès son lever, le soleil sera obscur et la lune ne donnera plus sa clarté. Je punirai le monde pour sa méchanceté, les impies pour leurs crimes. » (Is 13, 10) ; c’est le même Isaïe qui, quelques versets plus haut, annonçait le salut des fils de Dieu : « Tu diras ce jour-là : Voici mon Dieu sauveur, j’ai confiance et je ne tremble plus, car ma force et mon chant, c’est le SEIGNEUR ! Il a été pour moi le salut. » (Is 12, 1-2). Et vous avez entendu Joël : « Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé... le SEIGNEUR est un abri pour son peuple ». Dans le style apocalyptique, tout-à-fait conventionnel, donc, l’annonce de la foi, c’est Dieu est le maître de l’histoire et le jour vient où le mal disparaîtra. Il ne faut pas parler de « fin du monde » mais de « transformation du monde », de « renouvellement du monde ».


Dans le Nouveau Testament, qui utilise, lui aussi parfois le style apocalyptique, par exemple dans l'évangile de Marc de ce dimanche, le message de la foi reste fondamentalement le même, avec cette précision toutefois : le dernier mot, la victoire définitive de Dieu contre le Mal, c'est pour tout de suite, en Jésus-Christ. Il n'est donc pas étonnant qu'à quelques jours de sa dernière Pâque à Jérusalem, Jésus recoure à ce langage, à ces images : le combat entre le Christ et les forces du mal est à son paroxysme et dans ce texte, si nous savons lire entre les lignes, nous avons un message équivalent à la phrase de Jésus dans l'évangile de Jean : « Courage, j'ai vaincu le monde » (Jn 16, 33).

bottom of page