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Les lectures de la Messe
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La feuille de Messe avec le choix des chants
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L'Evangile présenté aux enfants
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Une méditation sur l'Evangile du dimanche
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Un commentaire
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Une parole pour la route
6 avril 2025
5e dimanche de Carême
Jubilé des malades
et du monde de la santé

Jésus s’était baissé
et, du doigt, il écrivait sur la terre.
Comme on persistait à l’interroger,
il se redressa et leur dit :
« Celui d’entre vous qui est sans péché,
qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. »
Jean 8, 6b - 7
Lectures de la Messe
Feuille de Messe
Prière universelle
Méditation
En ce cinquième dimanche de carême, la liturgie nous présente l’épisode de la femme adultère (cf. Jn 8, 1-11). Dans celle-ci s’opposent deux attitudes: celle des scribes et des pharisiens d’une part, et celle de Jésus de l’autre. Les premiers veulent condamner la femme, car ils se sentent les gardiens de la Loi et de son application fidèle. Jésus, au contraire, veut la sauver, parce qu’il personnifie la miséricorde de Dieu qui, en pardonnant, rachète et en réconciliant renouvelle.
Voyons donc l’événement. Tandis que Jésus est en train d’enseigner dans le temple, les scribes et les pharisiens lui amènent une femme prise en flagrant délit d’adultère; ils la placent au milieu et ils demandent à Jésus si l’on doit la lapider, comme le prescrit la Loi de Moïse. L’évangéliste précise qu’ils lui ont posé la question «pour le mettre à l’épreuve, afin d’avoir matière à l’accuser» (v. 6). On peut supposer que leur but était le suivant — voyez la méchanceté de ces gens: le «non» à la lapidation aurait été une raison pour accuser Jésus de désobéissance à la Loi; le «oui», en revanche, pour le dénoncer à l’autorité romaine, qui s’était réservée les sentences et n’admettait pas le lynchage populaire. Et Jésus doit répondre.
Les interlocuteurs de Jésus sont enfermés dans les impasses du droit et veulent enfermer le Fils de Dieu dans leur perspective de jugement et de condamnation. Mais Lui n’est pas venu dans le monde pour juger et condamner, mais pour sauver et offrir aux gens une vie nouvelle. Et comment réagit Jésus devant cette épreuve? Tout d’abord, il reste silencieux pendant un moment, puis il se penche pour écrire avec son doigt sur le sol, comme pour rappeler que le seul Législateur et Juge est Dieu, qui avait écrit la Loi sur la pierre. Puis il dit: «Que celui d'entre vous qui est sans péché lui jette le premier une pierre» (v. 7). De cette façon, Jésus fait appel à la conscience de ces hommes: ils se sentaient «paladins de la justice», mais Lui leur fait prendre à nouveau conscience de leur condition d’hommes pécheurs, en raison de laquelle il ne peuvent s’arroger le droit de vie ou de mort sur l’un de leurs semblables. A ce moment, l’un après l’autre, en commençant par les plus âgés — c’est-à-dire les plus experts de leurs propres misères — ils s’en allèrent tous, renonçant à lapider la femme. Cette scène invite également chacun de nous à prendre conscience que nous sommes pécheurs et à laisser tomber de nos mains les pierres du dénigrement et de la condamnation, des commérages, que nous voudrions parfois lancer contre les autres. Quand nous parlons mal des autres, nous lançons des pierres, nous sommes comme eux.
A la fin, il ne reste que Jésus et la femme, là, au milieu: «La misère et la miséricorde», dit saint Augustin (In Joh 33, 5). Jésus est le seul sans faute, le seul qui pourrait jeter la pierre contre elle, mais il ne le fait pas, parce que Dieu «ne veut pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive» (cf. Ez 33, 11). Et Jésus congédie la femme avec ces paroles magnifiques: «Va désormais ne pèche plus» (v. 11). Et Jésus ouvre ainsi devant elle un nouveau chemin, créé par la miséricorde, un chemin qui demande son engagement à ne plus pécher. C’est une invitation qui vaut pour chacun de nous: quand Jésus nous pardonne, il nous ouvre toujours une voie nouvelle pour avancer. En ce temps de carême, nous sommes appelés à nous reconnaître pécheurs et à demander pardon à Dieu. Et le pardon, à son tour, tout en nous réconciliant et en nous donnant la paix, nous fait recommencer une histoire renouvelée. Toute vraie conversion vise à un nouvel avenir, à une vie nouvelle, une vie belle, une vie libérée du péché, une vie généreuse. N’ayons pas peur de demander pardon à Jésus, parce qu’il nous ouvre la porte de cette vie nouvelle. Que la Vierge Marie nous aide à témoigner à tous de l’amour miséricordieux de Dieu qui, en Jésus, nous pardonne et rend notre existence nouvelle, en nous offrant toujours de nouvelles possibilités.
PAPE FRANÇOIS
ANGÉLUS
Place Saint-Pierre
Dimanche 7 avril 2019
L’Évangile de ce dimanche
présenté aux enfants
(et à ceux qui leur ressemblent)
Interview de Bernadette Dumont
pour Magnificat
(Je ne peux que vous recommander de vous abonner : ici)
Maintenant, dit le Seigneur, revenez à moi de tout votre cœur car je suis tendre et miséricordieux.
◗ Quel est le piège que ses adversaires tendent à Jésus ?
Si Jésus se dit d’accord pour que la femme soit lapidée, il se met en contradiction avec sa bonne nouvelle de la miséricorde. Mais s’il s’oppose à ce qu’elle soit lapidée, il se pose en contradicteur de la loi de Moïse (cf. Lv 20, 10). Dans les deux cas, il se décrédibilise.
◗ Est-il bien nécessaire de préciser aux enfants ce qu’est un adultère ?
Il vaut mieux ne pas laisser passer les occasions de témoigner que les relations charnelles ont un enjeu vital pour un chrétien : merveilleuse preuve de communion de l’amour dans le mariage, elles peuvent aussi trahir l’amour promis, et devenir un des péchés les plus graves qu’un chrétien puisse commettre. Ce qui est en cause, ce n’est rien moins que notre raison d’être : l’Amour.
◗ Mais comment le dire sans risquer de faire des impairs avec des enfants qui sont dans une situation familiale compliquée ?
Selon la situation familiale de chaque enfant, on s’efforcera de trouver les mots pour témoigner de la vérité qui sauve, avec le tact qui convient. Les parents – ou, à défaut, les grands-parents – sont les personnes les mieux placées pour ce faire.
◗ Quand bien même l’adultère serait un péché grave, la lapidation est un châtiment révoltant !
En fait, ce n’était pas seulement le péché au sens religieux qui était puni ainsi, mais aussi le crime social. À cette époque, toute la cohésion sociale était structurée par la filiation : si on pouvait douter qu’un enfant soit le fils de son père, c’est toute la vie en société, et même la civilisation, qui se trouvait en danger.
◗ Mais pour les adversaires de Jésus, il s’agissait bien de punir le péché.
Oui, et la réponse de Jésus : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre », cette réponse montre assez qu’il est absolument invraisemblable que les pécheurs que nous sommes se mêlent de se châtier les péchés les uns des autres !
◗ Et finalement, les redresseurs de torts partent tous…
Jésus ne les humilie pas, il leur laisse une porte de sortie honorable, en espérant que la leçon les incitera à changer leur cœur de pierre en un cœur de chair. Maintenant, voici Jésus seul avec la femme… Saint Augustin commente : c’était la « misère », face à la « miséricorde ». Souvenons-nous de dimanche dernier : c’était la « misère » du fils dans les bras de la « miséricorde » du père.
◗ Qu’en retenir, en ce dernier dimanche du Carême ?
« Va, convertis-toi et crois à l’Évangile, et désormais ne pèche plus. »
Catéchiste et auteur de livres pour enfants, Bernadette Dumont est mère de famille et grand-mère.
Mieux comprendre l’Évangile
avec Marie-Noëlle Thabut
DIEU N’A PAS ENVOYE SON FILS DANS LE MONDE POUR CONDAMNER LE MONDE
Nous sommes déjà dans le contexte de la Passion : la première ligne mentionne le Mont des Oliviers, or les évangélistes ne parlent jamais du Mont des Oliviers avant les derniers jours de la vie publique de Jésus ; d’autre part, le désir des Pharisiens de prendre Jésus au piège signifie que son procès se profile déjà à l’horizon. Raison de plus pour être particulièrement attentifs à tous les détails de ce texte : il s’agit de beaucoup plus qu’une anecdote de la vie de Jésus, il s’agit du sens même de sa mission. Au début de la scène, Jésus est en position d’enseignant (« Comme tout le peuple venait à lui, il s’assit et se mit à enseigner »), mais voici que par la question des scribes et des Pharisiens, il est placé en position de juge : on l’aura remarqué, de tous les protagonistes, il est le seul assis. Le thème du jugement, chez Saint Jean, est assez important pour qu’on ne s’étonne pas de cette insistance à ce moment. Cette scène de la femme adultère est la mise en pratique de la phrase qu’on trouve au début du même évangile : « Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. » (Jn 3,17).Dans ce simulacre de procès, les choses sont apparemment simples : la femme adultère a été prise en flagrant délit, il y a des témoins ; la Loi de Moïse condamnait l’adultère, cela faisait partie des commandements de Dieu révélés au Sinaï (« Tu ne commettras pas d’adultère » Ex 20,14 ; Dt 5,18) ; et le Livre du Lévitique prévoyait la peine capitale : « Quand un homme commet l’adultère avec la femme de son prochain, homme adultère et cette femme seront mis à mort. » (Lv 20,10). Les scribes et les Pharisiens qui viennent trouver Jésus sont très attachés au respect de la Loi de Moïse : on ne peut quand même pas le leur reprocher ! Mais ils oublient de dire que la Loi prévoyait la peine capitale pour les deux complices, l’homme aussi bien que la femme adultère ; tout le monde le sait, mais personne n’en parlera, ce qui prouve bien que la vraie question posée par les Pharisiens ne porte pas sur l’observance exacte de la Loi ; leur question est ailleurs et le texte le dit très bien : « Dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, qu’en dis-tu ? Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser.
LA QUESTION-PIEGE
Où est le piège tendu à Jésus ? De quoi espérait-on l’accuser ? On se doute bien qu’il n’approuve pas la lapidation, ce serait contraire à toute sa prédication sur la miséricorde ; mais s’il ose publiquement plaider pour la libération de la femme adultère, on pourra l’accuser de pousser le peuple à désobéir à la Loi. Dans l’évangile de Jean (au chapitre 5), on l’a déjà vu donner au paralytique guéri l’ordre de porter son grabat, ce qui est un acte interdit le jour du sabbat. Ce jour-là, on n’a rien pu contre lui, mais cette fois l’incitation à la désobéissance va être publique. Au fond, malgré l’apparent respect de l’apostrophe « Maître, qu’en dis-tu ? » Jésus n’est pas en meilleure posture que la femme adultère : les deux sont en danger de mort.Jésus ne répond pas tout de suite : « Jésus s’était baissé, et, du doigt, il écrivait sur la terre. » Ce silence est certainement destiné à laisser à chacun le soin de répondre : très respectueux, il n’humilie personne ; celui qui incarne la miséricorde ne cherche pas à mettre qui que ce soit dans l’embarras, pas plus les scribes et les Pharisiens que la femme adultère ! Aux uns comme à l’autre, il veut faire faire un bout de chemin. Son silence est constructif : il va faire découvrir aux Pharisiens et aux scribes le vrai visage du Dieu de miséricorde.Quand il se décide à répondre, sa phrase ressemble plutôt à une question : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. » Sur cette réponse, ils s’en vont, « un par un, en commençant par les plus âgés ». Rien d’étonnant : les plus anciens sont les plus prêts à entendre l’appel à la miséricorde. Tant de fois, ils ont expérimenté pour eux-mêmes la miséricorde de Dieu... Tant de fois, ils ont lu, chanté, médité la phrase « Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère et plein d’amour » (Ex 34,6), tant de fois ils ont chanté le psaume 50/51 « Pitié pour moi, SEIGNEUR, en ta bonté, dans ta grande miséricorde efface mon péché »... Ils viennent de prendre conscience de tous les pardons reçus.
NE VOUS TROMPEZ PAS DE DIEU, SOYEZ MISERICORDIEUX
Plus encore, peut-être ont-ils compris que leur manquement à la miséricorde était en soi une faute, une infidélité au Dieu de miséricorde. La Loi n’est-elle pas devenue leur idole ? Peut-être est-ce la phrase de Jésus qui leur a suggéré cette réflexion : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. » Etre « le premier à jeter une pierre » était une expression connue de tous, dans le contexte de la lutte contre l’idolâtrie. La Loi ne disait pas que c’était le témoin de l’adultère qui devait lancer la première pierre ; mais elle le disait expressément pour le cas d’idolâtrie (Dt 13,9-10 ; Dt 17,7). Si bien que la réponse de Jésus peut se traduire : « Cette femme est coupable d’adultère, au premier sens du terme, c’est entendu ; mais vous, n’êtes-vous pas en train de commettre un adultère autrement plus grave, c’est-à-dire une infidélité au Dieu de l’Alliance ? » (On sait que, très souvent, les prophètes ont parlé de l’idolâtrie en termes d’adultère.)Les Pharisiens et les scribes voulaient sincèrement être les fils du Très-Haut, alors Jésus leur dit « Ne vous trompez pas de Dieu, soyez miséricordieux ». Jésus, le Verbe, vient d’accomplir parmi eux sa mission de Révélation.Alors, Jésus et la femme restent seuls : c’est le face à face, comme le dit Saint Augustin, de la misère et de la miséricorde. Pour elle, le Verbe va là encore accomplir sa mission, dire la parole de Réconciliation. Isaïe parlant du véritable serviteur de Dieu l’avait annoncé : « Il ne brisera pas le roseau qui fléchit, il n’éteindra pas la mèche qui faiblit... » (Is 42,3). Ce n’est pas du laxisme : Jésus dit bien « ne pèche plus », tout n’est pas permis, le péché reste condamné... mais seul le pardon peut permettre au pécheur d’aller plus loin.
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Complément- La première lecture et l’évangile de ce dimanche ont le même discours : oublie le passé, ne t'attarde pas sur lui... que rien, pas même les souvenirs, ne t'empêche d'avancer. Dans la première lecture, Isaïe s'adresse au peuple exilé... dans l'Evangile, Jésus parle à une femme prise en flagrant délit d'adultère : apparemment, ce sont deux cas bien différents mais, dans les deux cas, le discours est le même : tourne-toi résolument vers l'avenir, ne songe plus au passé.
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