Prier la Parole ou Lectio Divina
La lectio divina (« lecture sainte ») est une expression latine qui fait référence à une méthode de prière développée par les Pères de l'Église, inspiré du modèle judaïque. C'est un exercice de lecture spirituelle.
La relation à la Bible, comme à la Parole vivante de Dieu donnée à l’homme, s’enracine dans la tradition juive la plus ancienne, dont témoigne la rédaction même de l’Ancien Testament : la Parole de Dieu est donnée à l’intérieur de l’histoire du peuple d’Israël. Transmise par les prophètes et mise par écrit pour franchir les temps, elle permet au peuple de relire son histoire à la lumière de la révélation.
La Lectio Divina et les papes
Saint Jean-Paul II
C’est en écoutant la parole du Seigneur que l’homme peut vivre en toute dignité et justice ; c’est en observant la Loi de Dieu que l’homme peut porter des fruits de vie et de bonheur : « Quiconque la garde vivra, quiconque l’abandonne mourra » (Ba 4, 1). L’Histoire d’Israël montre qu’il est difficile de rester fidèle à la loi de la vie, que Dieu a inscrite au cœur de l’homme et qu’il a donnée sur le Sinaï au peuple de
l’Alliance. Face à la recherche de projets de vie autres que le plan de Dieu, les Prophètes, en particulier, rappellent avec force que seul le Seigneur est la source authentique de la vie. Jérémie écrit : « Mon peuple a commis deux crimes : ils m’ont abandonné, moi la source d’eau vive, pour se creuser des citernes, citernes lézardées qui ne tiennent pas l’eau. » (2, 13)
L’Évangile de la vie
Benoît XVI
Chers jeunes ! (…) Le thème que je propose à votre méditation est un verset du Psaume 118 [119] « Une lampe sur mes pas, ta parole, une lumière sur ma route » (v. 105). Le bien-aimé Jean-Paul II a commenté ainsi ces paroles du Psaume : « Celui qui prie se répand en louanges de la Loi de Dieu, qu’il prend comme une lampe pour ses pas sur le chemin souvent obscur de la vie ».1
Dieu se révèle dans l’histoire, il parle aux hommes et sa Parole est créatrice. En effet, le concept hébraïque « dabar », traduit habituellement par « parole », signifie à la fois parole et acte. Dieu dit ce qu’il fait et fait ce qu’il dit. Dans l’Ancien Testament, il annonce aux fils d’Israël la venue du Messie et l’établissement d’une « nouvelle » alliance ; dans le Verbe fait chair, il accomplit ses promesses. Le Catéchisme de l’Église Catholique met bien cela en évidence : « Le Christ, le Fils de Dieu fait homme, est la Parole unique, parfaite et indépassable du Père. En Lui Il dit tout, et il n’y aura pas d’autre parole que celle-là » (n. 65).
1.(Audience générale du 14 novembre 2001 : La Documentation catholique 98 [2001], p.1069).
François
L’Écriture nous a été donnée pour vaincre l’oubli de Dieu. Il est si important d’en faire mémoire quand nous prions comme l’enseigne un Psaume qui dit : « Je me souviens des exploits du Seigneur, je rappelle ta merveille de jadis » (76, 12). Aussi, les merveilles et les prodiges que le Seigneur a accomplis dans notre propre vie.
Il est essentiel de se souvenir du bien reçu : sans en faire mémoire, nous devenons étrangers à nous-mêmes, “passants” de l’existence ; sans mémoire nous nous déracinons du terrain qui nous nourrit et nous nous laissons emporter comme des feuilles par le vent. Faire mémoire au contraire est se renouer aux liens plus forts, c’est faire partie d’une histoire, c’est respirer avec un peuple. La mémoire n’est pas une chose privée, c’est la vie qui nous unit à Dieu et aux autres. Pour cela, dans la Bible, la mémoire du Seigneur sera transmise de génération en génération, sera racontée de père en fils, comme le dit ce beau passage : «Demain, quand ton fils te demandera : “ Quels sont donc ces édits, ces décrets et ces ordonnances que le Seigneur notre Dieu vous a prescrits ? ”, alors tu diras à ton fils : “Nous étions esclaves – toute l’histoire de l’esclavage - et sous nos yeux, le Seigneur a accompli des signes et des prodiges” » (Dt 6, 20-22). Tu transmettras la mémoire à ton fils.